• Gouvernance de la zone euro, pas maintenant 20/07

    Le président de la République, sous couvert d’une réorientation plus sociale de l’Europe, propose un gouvernement de la zone euro qui inclurait un Parlement de députés européens, pour « lutter contre la fraude fiscale » et les paradis fiscaux. Sur la forme, la proposition est intéressante si cette gouvernance prend uniquement des décisions à l’échelle européenne (taux déficitaire des États, mesures à prendre en cas de crises majeures touchant le continent, rediscutions des traités ou des décisions post-sommets européens, etc…) mais cela n’enlèverait-elle pas, à minima, la souveraineté économique des États ? Il faut tenir compte de ce que veulent les différents peuples, et pour cela, il faut regarder les résultats du référendum de 2005 sur la Constitution européenne. Les Européens étaient conscients que leur autonomie politique, économique et sociale, avec le respect de leur constitution respective, était remise en cause, et par leur « non » à la constitution européenne, les citoyens ne voulaient pas être renfermés dans une sorte de technocratie, où seulement les grands experts prenaient en otage la souveraineté des États. Sachant que plus de 80% de notre économie est contrôlée par l’Union Européenne, et que les inégalités se creusent à l’intérieur des pays, avec l’impuissance des dirigeants, la gouvernance proposée par François Hollande sera-t-elle en mesure de prendre des mesures chocs pour contrer les injustices socio-économiques ? Certains craignent une mauvaise gestion d’un gouvernement européen tant l’UE est incapable de se solidariser avec des pays ayant les économies les plus fragiles ; avec la Grèce, nous avons vu des crispations profondes autour des « plans d’aides » trop libéraux et pas assez compatissants pour les Grecs qui vivent dans une situation de précarisation grandissante. Si nous voulons lutter efficacement contre les problèmes fiscaux, les pays doivent prendre des mesures ambitieuses, avec le respect des textes européens en vigueur, pour inciter les personnes riches à redistribuer leur argent aux contribuables modestes et précaires mais aussi baisser l’ISF pour un prélèvement à la source plus grande. Aussi, les États doivent investir dans les entreprises (baisser les charges patronales pour recruter en abondance) et écouter les plus modestes afin de procéder à une économie sociale et solidaire plus juste. La solidarité européenne doit commencer par la baisse des inégalités, intrinsèquement, puisque cela dépend du modèle social de chaque pays et ainsi mettre en place une démarche commune pour lutter contre les injustices à l’échelle européenne touchant les dirigeants de la zone euro eux-mêmes (des « pro-business ») et les multinationales (elles ne paient par leurs impôts pour beaucoup); il faudra donc accepter les règles d'une gouvernance de la zone euro même si l'État ne serait pas favorable à certanes contraintes...


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