• Pensées sur la Grèce 12/07

    La crise grecque laissera indéniablement des traces dans la zone euro. Depuis des années, les Grecs n’arrivent plus à sortir de l’impasse dans lequel ils traversent. Les cures d’austérité à répétition, ayant commencé en 2007 (crise des subprimes), n’ont fait qu’aggraver la situation des ménages, n’arrivant plus à payer leurs impôts, à se soigner ou à consommer et qui demandent inlassablement à l’Europe d’arrêter le nœud coulant de l’austérité qui étrangle les couches sociales de ce pays avec des entreprises de moins en moins compétitives sur le marché européen.

    Aujourd’hui, la Grèce PEUT sortir de la zone euro à cause des technocrates n’ayant plus pris compte des désastres socio-économiques de l’austérité. Certains membres de la troïka (FMI, BCE et Union Européenne) ont avoué qu’il y avait des dysfonctionnements quant à l’attribution des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. L’Europe devait alors tenir compte des conséquences de cette attribution néfaste pour les prochaines années à cause de la toute nouvelle entrée de la Grèce dans la zone euro.  Certains experts avaient aussi anticipé un budget déficitaire pour les pays du Sud tandis que la troïka restait sourde à ces préoccupations quitte à ne pas respecter ses engagements (solidarité européenne). Nous voyons aujourd’hui que l’Allemagne, « moteur de l’Europe », n’est pas solidaire vis-à-vis de la Grèce voulant continuer à faire de ce pays, un bouc-émissaire qui ne respecterait pas les exigences de l’Eurogroupe (90% des décisions économiques des États sont des décisions européennes). C’est un leurre. La Grèce fait tout pour conserver sa place dans l’Union Européenne, le programme d’Alexís Tsipras n’est tout simplement pas assez adapté aux objectifs européens tant le programme est europhobe. Le rôle de la France ne doit plus jouer celui de la médiation mais de s’imposer comme une vraie puissance en arrêtant de suivre le modèle social et économique de l’Allemagne ; notre pays est en état d’écouter les Grecs et d’amadouer la technocratie jouer à un rôle responsable face à cette situation afin qu’il y ait des accords à l’amiable. Si le président Hollande réussit sa promesse de réorientation de l’Europe, face aux réticences de changements profonds, la France aura gagné en cohérence et responsabilité et le cas de la crise grecque est un exercice où notre pays pourrait s’y aventurer avec succès si les promesses sont tenues.

    Beaucoup disent qu’il faut annuler une partie de la dette grecque car ce que demandent les Grecs est qu’on écoute leurs aspirations, leurs préoccupations, et que la troïka se rende compte des erreurs. Ce peuple ne serait plus capable de faire de nouveaux efforts tant la précarité est grande. Il ne doit pas y avoir de « bras de fer » ; si la Grèce ne répond pas aux exigences de la zone euro, le pays pourrait sortir de l’UE, la responsabilité d’un tel résultat, après tant d’années, serait issue des gouvernements européens technocrates. Des effets dramatiques, tel un effet domino pour les pays déficitaires, ne seraient pas exclus et une crise identique ou non, grande ou minime, engendrait l’Europe dans une impasse extrême et certainement bien pire qu’aujourd’hui. L’Europe doit indéniablement sauver la Grèce, par l’annulation d’une partie de sa dette, et la conserver dans l’UE, l'accompagner dans son développement et pour ainsi réorienter le continent vers un modèle moins exigent, plus solidaire et transparent  avec une certaine participation et efforts des États, à commencer par le pays « moteur de l’Europe » et anticiper d'autres crises, quelles que soient leur nature. Peut-être que les Européens comprendraient les politiques et les enjeux de l’Union Européenne.


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